Quels sont les différents types de deuil?
La perte d’un être cher est inévitablement une période difficile à traverser. Malheureusement, aucun manuel d’instructions ne peut vous dicter la manière de vous en sortir. Le processus de rétablissement émotif diffère d’une personne à l’autre; chaque deuil est vécu de manière personnelle.
Dans tous les cas, c’est avec le temps que l’intensité d’une telle épreuve tend à s’atténuer. La guérison devient une occasion de grandir en tant qu’individu, et ce, malgré le défi à relever.
Un deuil, c’est quoi?
Un deuil est un « état affectif douloureux provoqué par la mort d’un être aimé » et se traduit par une « période de douleur et de chagrin qui suit cette disparition ».
Notez qu’est évoqué ici un deuil suivant la mort d’un proche, mais le processus du deuil peut aussi s’appliquer à une séparation amoureuse ou amicale, par exemple.
Dès lors, différents types de deuil existent. Il est essentiel de les connaître pour mieux comprendre ce qui vous arrive et pour vous aider à cheminer. Vous pouvez aussi utiliser ces nouvelles connaissances pour accompagner un proche endeuillé.
Les types de deuil
L’élément commun à tous les types? La perte. Chaque perte implique une souffrance à surmonter qui se traduit par des réactions émotionnelles, mais aussi physiques, comportementales, sociales et cognitives.
Le deuil conventionnel
La perte d’un proche peut frapper de plein fouet au moment où vous vous en attendez le moins. Que ce soit par une mort brutale ou une mort naturelle, le deuil normal ne peut ainsi être anticipé. L’endeuillé passe habituellement par les différentes étapes du deuil pour surmonter cette épreuve.
À titre de rappel, les phases du deuil sont :
- Le déni, le choc qui suit le décès avec lequel il est impossible d’accepter la perte d’un être cher;
- La colère, l’incompréhension et le sentiment d’injustice qui hantent l’endeuillé;
- Le choc et le déni, la période de remise en question et de culpabilité infondée;
- La dépression, la tristesse qui se traduit en fatigue extrême, en pleurs, en hypersensibilité ou en toute autre manière propre à chacun;
- L’acceptation et la reconstruction, le point d’acceptation du départ qui atténue tranquillement la douleur émotionnelle.
Le deuil anticipé
Contrairement au deuil normal, le deuil anticipé commence avant même la mort d’un proche. Les endeuillés ont ainsi pleinement conscience de ce qui tend à arriver et s’y préparent mentalement. Ils sont ainsi confrontés à la douleur de la mort avant même qu’elle ne survienne.
Attention! Même si la mort est anticipée, le rétablissement n’est pas nécessairement plus rapide ou plus facile pour les proches. Peu importe le type, chaque personne passe à travers l’épreuve d’une manière unique et personnelle.
Dans le cas du deuil anticipé, la séparation peut être davantage programmée et préparée. Même si le moment du départ n’est pas nécessairement connu, les proches peuvent tranquillement commencer à vivre les étapes du deuil, pas nécessairement dans le même ordre, et à se préparer à la perte imminente.
Habituellement, la phase de dépression survient en premier en apprenant la nouvelle. En plus de vivre une profonde tristesse, de la colère, de l’anxiété, de l’irritabilité, de la culpabilité ou toute autre émotion peuvent être ressentis.
Pour profiter de la présence de la personne malade, l’entourage passe souvent plus de temps avec celle-ci et tend à s’ouvrir sur ses sentiments. C’est le moment ou jamais d’avouer un vieux secret, de régler d’anciennes batailles enterrées, de demander pardon… Bref, de vous ouvrir et d’être démonstratif.
Le deuil retardé
Le déni, la première phase du deuil, peut durer de plusieurs mois à plusieurs années après le départ d’un proche. Le deuil retardé retarde donc le processus de deuil. Ce mécanisme de défense permet de repousser les émotions normalement vécues dans de telles circonstances.
Dès lors, l’endeuillé est conscient de la perte d’un être aimé, mais il se protège de toute douleur. Il continue de vivre comme si son proche était toujours vivant.
Le deuil inhibé
Ce type de deuil est semblable au deuil retardé : il implique que la personne comprenne et accepte la mort survenue. Toutefois, celle-ci est concernée par le deuil inhibé si elle refuse l’aspect émotionnel de la perte. L’inhibition enlève toute trace d’émotions. Ces dernières sont cependant refoulées et se traduisent de différentes manières au quotidien (indifférence, impulsivité, énervements…).
Attention! Tant dans le cas du deuil inhibé que du deuil retardé, les phases du deuil normal et les divers sentiments liés à la perte refont surface à un moment ou à un autre.
Le deuil chronique
Lorsqu’un endeuillé vit avec une vive souffrance psychologique pendant plusieurs années après la séparation, il s’agit d’un deuil chronique. Même avec le temps qui passe, la douleur ne s’estompe pas, ou peu, et occupe une place importante au quotidien. Notamment le désespoir, l’incompréhension et l’évitement caractérisent ce deuil pathologique.
Comment déceler si vous, ou un proche, vivez un deuil chronique? Il y a présence de :
- Comportements autodestructeurs;
- Sentiment profond et persistant de culpabilité;
- Faible estime de soi;
- Pensées suicidaires;
- Comportements violents;
- Changements de mode de vie soudains et drastiques…
Notez qu’aller chercher de l’aide professionnelle permet de briser ce cercle vicieux et de cheminer dans ce processus de deuil. S’il n’est pas soigné, le deuil chronique peut entraîner une dépression ou des problèmes de toxicomanie et générer des pensées suicidaires ou de l’automutilation.
Comment vivre un deuil?
Il n’y a malheureusement pas de recette miracle pour passer à travers la mort d’un proche. Nul ne choisit comment il va réagir et vers quel type de deuil il va tendre. Toutefois, il est possible d’aller chercher les outils pour vous aider à vous en sortir.
Alors, vous vous êtes reconnu ou vous avez reconnu vos proches dans ces descriptions de types de deuil? Il est tout à fait possible de vous sentir déboussolé et d’avoir besoin d’un coup de pouce. N’hésitez pas à vous confier à votre entourage et à aller chercher de l’aide externe.